jeudi 24 avril 2014

Lettre ouverte du GTT International-Genève à la Communauté Internationale: NON à la levée des sanctions sans conditions!


MADAGASCAR - Lettre ouverte à la Communauté Internationale


NON à la levée des sanctions sans conditions!


A l’heure où toutes les règles visant à mettre en place un Etat de droit à Madagascar sont violées et que les droits de l’Homme sont continuellement bafoués, nous protestons vivement contre les déclarations de M. Andris Piebalgs, Commissaire européen en charge du Développement, concernant la possible levée des sanctions. Cette levée est en contradiction avec les points défendus dans l’article 96 de l’Accord de Cotonou.
En effet, suite au changement de pouvoir de manière inconstitutionnelle, le 17 mars 2009 et aux violations graves et répétées des droits de l’homme, Madagascar se trouve parfaitement sous le coup de l’article 96 de l'Accord de Cotonou. Cet article prévoit l’imposition de sanctions  en cas de manquement à « une obligation découlant du respect des droits de l’homme, des principes démocratiques et de l’Etat de droit ».
En 2010, l'Union Européenne avait effectivement adopté des mesures appropriées qui comprennent notamment la suspension de l'appui budgétaire et la mise en œuvre du Programme Indicatif National (PIN) du  10ème Fond Européen de Développement (FED).
A ce stade, aucun des engagements pris par les signataires de la feuille de route du 16 septembre 2011 n’est tenu:
1.      Les dernières élections sont fortement décrédibilisées en raison des fraudes massives et des sommes faramineuses, de provenance douteuse, investies dans les campagnes électorales.
2.      Les mesures d’apaisement concernant le respect des droits de l’Homme sont volontairement ignorées : les prisonniers politiques ne sont toujours pas libérés, les exilés politiques ne sont toujours pas autorisés à revenir librement au pays notamment le Président Marc Ravalomanana.
3.      Aucune des 80 stations audio-visuelles qui ont été fermées par Rajoelina n’est autorisée à rouvrir.
4.        Le retour à l'ordre constitutionnel reste toujours compromis car la grande majorité des membres du gouvernement (30 sur 31 ministres) appartiennent au cercle des putschistes (cf Annexe).
Notons que le ministre de l’Environnement Anthelme Ramparany est non seulement connu  de longue date pour avoir facilité le trafic des bois précieux (en étant membre de la Commission d’enquête parlementaire sur le trafic de bois de rose), mais aussi fortement soupçonné d’y être impliqué.
Aussi, nous demandons à la Communauté Internationale, notamment à l’Union Européenne et aux Etats-Unis de continuer à faire respecter les engagements et à conditionner la levée des sanctions à l’exécution des dits engagements. Car actuellement, la promesse de Rajaonarimampianina de « rompre  avec le passé » est loin d’être une réalité.

Genève, le 23 avril 2014


GTT INTERNATIONAL GENEVE - Collectif des Patriotes Malagasy
15, rue des Savoises
1205 GENEVE - SUISSE


Destinataires: Communauté Internationale, Union Européenne, USA, Représentations diplomatiques à Madagascar


Annexe : Membres du gouvernement KOLO et leur lien avec Rajoelina


Président et membres du gouvernement
Lien avec le putschiste Andry Rajoelina
Hery RAJAONARIMAMPIANINA, Président
- Sanctionné par l'UA en 2010 pour participation au putsch de 2009
- Ancien ministre des Finances et Budget de Rajoelina et son candidat à la présidentielle
Roger KOLO,
Premier ministre
- Ancien candidat à la présidentielle.
- Sur demande de Rajoelina,il a nommé Rajaonarimampianina comme candidat de substitution
Rivo RAKOTOVAO,
Ministre d'Etat chargé des infrastructures et aménagement du territoire
- Conseiller spécial de Hery Rajaonarimampianina,
- Conseiller technique du Ministère des Finances de la Transition sous Rajoelina.
LALARISAINA Joelie Valérien, Ministre auprès de la Présidence chargé des ressources stratégiques
Nommé DG OMNIS par Rajoelina
DOMINIQUE Jean Olivier,
Ministre de la Défense Nationale
- Sanctionné par l'UA en 2010 pour participation au putsch de 2009
- Directeur du cabinet  militaire de Rajoelina.
- Ancien membre CMDN.
- Marié à Cécile Manorohanta (Sanctionnée en 2010 par l’UA) qui a participé activement au putsch
Arisoa RAZAFITRIMO,
Ministre des Affaires étrangères
Directrice des Relations internationales de la présidence sous Rajoelina.
 Noeline RAMANANTENASOA, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux
- Directrice de la Promotion de l’intégrité au sein du ministère de la justice sous Rajoelina.
- Proche de C. Razanamahasoa (Sanctionnée en 2010 par l’UA), ancienne Garde des Sceaux sous Rajoelina.
- Epouse de M. Emilson,  ancien Gouverneur de la Province de Fianarantsoa, condamné à 5 ans de prison pour ses rôles lors des évènements de 2002, mais gracié par Ravalomanana.
RAZAFINDRAVONONA Jean,
Ministre des Finances et du Budget
- Proche de Hery Rajaonarimampianina,
- Directeur Général du Budget au sein du même ministère sous Rajoelina.
Herilanto RAVELOARISON,
Ministre de l'Economie et de la Planification stratégique
Ancien ministre de l'Environnement sous Rajoelina.
SOLONANDRASANA Olivier Mahafaly,
Ministre de l'Intérieur et de la décentralisation
Directeur de l'Administration Territoriale (DAT) au sein du ministère de l'intérieur de la Transition sous Rajoelina.
Jules Etienne Rolland,
Ministère de l'Industrie et du développement secteur privé et des PME
- Ancien candidat à la présidentielle.
- Sur demande de Rajoelina, il a choisi Rajaonarimampianina comme candidat de substitution.
RASOAZANANERA Monique, Ministre de l'Enseignement supérieur
- Présidente de l’Université Fianarantsoa dont l'élection à ce poste est entachée d'irrégularités selon les corps des enseignants.
- Politiquement proche de Rajoelina.
Andrianiaina Paul RABARY, Ministère de l'Education nationale
- Conseiller spécial de Hery Rajaonarimampianina.
- Fils de Mathilde RABARY, proche de Ratsirahonana, lui-même conseiller spécial de Rajoelina.
Gatien HORACE,
Ministre de l'Enseignement technique
- Secrétaire Général du Ministère de l'Enseignement supérieur sous Rajoelina.
- Membre du SEFAFI, une organisation activement pro putschiste en 2009.
Roland RATSIRAKA,
Ministre des Travaux publics
- Sanctionné par l'UA en 2010 pour participation au putsch de 2009
- Directement impliqué dans le putsch de 2009.
- Condamné en 2007 pour détournement de fonds.   
RANDIMBISOA Blaise Richard, Ministre de la Sécurité publique
Directeur de l'École nationale des inspecteurs et agents de police (ENIAP) à Antsirabe.
Anthelme RAMPARANY,
Ministre de l'Environnement de l'Ecologie et des Forêts
- Fortement impliqué dans le trafic de bois de rose.
- Député PMP – Groupe politique Rajaonarimampianina
Narson RAFIDIMANANA,
Ministre du Commerce et de la Consommation
- Condamné en 2006 pour détournement de fonds publics.
- Très proche de Mamy Ravatomanga et Sam Sam Yok, deux présumés opérateurs très impliqués dans le trafic de bois de rose avec Rajoelina.
FIENENA Richard,
Ministre de l'Energie
- Sanctionné par l'UA en 2010 pour participation au putsch de 2009.
- Ancien Ministre de l’Economie et de l’Industrie sous Rajoelina
NDAHIMANANJARA Bénédicte Johanita,
Ministre de l'Eau
- Ancien Ministre de la Santé publique sous Rajoelina
- Député MAPAR - Groupe politique Rajoelina
AHMAD,
Ministre des Ressources halieutiques
 Directeur de cabinet du Ministre des Ressources halieutiques sous Rajoelina
Joseph Martin RANDRIAMAMPIONONA,
Ministre de l'Elevage et de la protection animale
- Candidat à l’élection présidentielle 2013.
- A appelé à voter Rajaonarimampianina au 2ème tour.
ANDRIANTIANA Jacques Ulrich, Ministre du Transport et de la Météorologie
- Ancien Ministre de la Jeunesse sous Rajoelina
- Ancien Ministre des Affaires Etrangères sous Rajoelina
Jean De Dieu MAHARANTE,
Ministre de la Fonction publique,  du travail et des Lois sociales
- Sanctionné par l'UA en 2010 pour participation au putsch de 2009
- Député MAPAR – Groupe politique Rajoelina
JOHASY Eleonore,
Ministre de la protection sociale et de la femme
- Ancien Ministre de la Jeunesse et des Loisirs sous Rajoelina.
- Fille de Barthélémy JOHASY, ancien ministre sous la 2ème République.
Benjamina Ramarcel RAMANANTSOA,
Ministre du Tourisme
- Sanctionné par l'UA en 2010 pour participation au putsch de 2009
- Ancien Ministre des transports sous Rajoeina,
Neypatraiky André RAKOTOMAMONJY,
Ministre des Postes, Télécommunications et des nouvelles technologies
- Inspecteur à la Direction Générale des Impôts,
- Président de la Commission d’octroi de FMF, fortement politisée et liée au pouvoir putschiste.
Cyrille Mahaforona REBOZA, Ministre de la Communication de l'information et des relations avec les institutions
- Conseiller du ministre de l'Environnement Joseph Randriamiarisoa sous Rajoelina.
- Frère de Julien REBOZA (Sanctionné par l'UA en 2010 pour participation au putsch de 2009), Vice-Premier ministre sous Rajoelina.
Jean Anicet ANDRIAMBOSARISOA, Ministre de la jeunesse et des sports
Proposé par le groupe des Indépendants qui soutient Rajaonarimampianina.
Voanalaroy RANDRIANARISOA, Ministre de l'artisanat de la culture et des patrimoines
Députée PMP - Groupe politique Rajaonarimampianina.
Didier Gérard PAZA,
Secrétaire d'Etat auprès du ministère de la défense nationale chargé de la gendarmerie
- Membre du Cabinet de Hajo Andrianainarivelo (Sanctionné par l'UA en 2010 pour participation au putsch de 2009), ancien ministre sous Rajoelina.
 - Il fait partie du réseau CEDS de Rajaonarimampianina

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samedi 12 avril 2014

Madagascar: le combat perdu d’Haleh Bridi (Représentante de la Banque Mondiale) contre le trafic de bois de rose

Madagascar: le combat perdu d’Haleh Bridi contre le trafic de bois de rose

(Agence Ecofin) - Après 3 ans à Madagascar, Haleh Bridi, quitte l’île avec la conscience de son échec dans sa lutte contre le trafic de bois de rose. «Nous avons vraiment souhaité de résultats plus concrets dans le cadre de la lutte contre ce fléau. Mais malheureusement, nous ne pouvons pas actuellement dire  que c’est le cas. Nous n’avons pas pu travailler de manière concrète avec l’État» déclare-t-elle.
Selon celle qui fut Country manager de la Banque mondiale sur la Grande île, l’absence d’une juridiction particulièrement répressive a permis au fléau de prospérer : «Il aurait fallu un système judiciaire pour suivre les arrestations des présumés coupables qui ont eu lieu lors des saisies. Les lois n’ont pu être suivies et respectées. Nous n’avons pas pu avoir un interlocuteur qui ait montré du sérieux».
Certes, tout n’est pas sombre pour la filière du bois de rose, explique le quotidien l’Express de Madagascar qui  précise que : « L’intégration de la ressource dans  l’annexe III de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) figure parmi les réalisations significatives enregistrées par la lutte contre le trafic du bois de rose». Cependant, des mesures comme l’instauration d’un tribunal vert auraient pu constituer des facteurs décisifs dans ce combat.
S’exprimant sur les perspectives de la filière du bois de rose et de la lutte contre son trafic sur l’île, Haleh Bridi estime que : «Les exportations n’ont bénéficié qu’à quelques individus. Maintenant, il faut trouver les moyens légaux pour vendre les stocks saisis et s’assurer que l’argent de la vente soit utilisé au profit des populations des régions où l’exploitation a eu lieu mais aussi pour l’ensemble de la population malgache. Au bout du compte, l’objectif est de créer une industrie de bois de manière à ce que le bois se régénère».


http://www.agenceecofin.com/gouvernance/0304-18942-madagascar-le-combat-perdu-d-haleh-bridi-contre-le-trafic-de-bois-de-rose?utm_source=newsletter_1208&utm_medium=email&utm_campaign=ecofin-droits-10-04-2014



vendredi 4 avril 2014

MADAGASCAR - Le Pape François interpelle ...



Dans son message aux Evêques, le Pape François insiste particulièrement sur l'importance « du bien commun » (richesses nationales - Fananam-bahoaka) auquel tout Malagasy doit non seulement prêter attention, mais surtout protéger.

Aussi, le Pape dénonce avec lucidité et vigueur les réalités de la Société malagasy en invoquant les pillages et dilapidations de ce bien commun  telles que les ventes de terres aux étrangers, les trafics à grande échelle des ressources minières, forestières, etc…

Il dénonce également la corruption généralisée, à l’origine, dit-il, de la pauvreté extrême actuelle. Il demande clairement à « ses Chers Frères » de participer activement à la lutte contre ce fléau en interpellant les responsables politiques.

« Je vous invite […] à interpeller sans crainte l’ensemble de la société malgache, et en particulier ses responsables, sur la question de la pauvreté, qui est due en grande partie à la corruption et à un manque d’attention au bien commun ».

Les droits de l’homme y ont aussi leur place: arrestations arbitraires, détentions abusives des prisonniers politiques, ou non assistance à population en danger (faim, insécurité,…).

Le Souverain pontife exhorte les hommes d’Eglise à s’engager davantage dans la vie de la Nation, et de servir de guide auprès des autorités pour la mise en place d’un véritable Etat de droit.

« Il est important que vous mainteniez des relations constructives avec les Autorités de votre pays ».

De plus, ce passage est conforme à l’esprit de la rencontre au Sommet entre Malagasy, initiée par la FFKM, pour une véritable réconciliation nationale.


Le Pape appelle les hommes d’Eglise et les laïcs à faire un sursaut collectif, agir avec dignité et refuser toute injustice.



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DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS
AUX ÉVÊQUES DE LA CONFÉRENCE ÉPISCOPALE DE MADAGASCAR
EN VISITE 
AD LIMINA APOSTOLORUM
Vendredi 28 mars 2014

Chers Frères dans l’épiscopat,

C’est pour moi une joie de vous rencontrer à l’occasion de votre visite ad limina. Je remercie Son Excellence Monseigneur Désiré Tsarahazana, Président de votre Conférence épiscopale, pour les aimables paroles qu’il vient de m’adresser en votre nom. À travers vous j’adresse mon plus cordial salut aux prêtres, aux personnes consacrées, aux catéchistes et à tous les fidèles laïcs de vos diocèses. Je souhaite que votre pèlerinage aux tombeaux des Apôtres soit pour vous et pour vos Églises locales l’occasion d’un renouveau spirituel et missionnaire ainsi qu’une marque de votre communion avec le Successeur de Pierre et l’Église universelle.

Je veux d’abord rendre grâce avec vous pour la vitalité de l’Église à Madagascar, et vous remercier pour votre courageux et persévérant travail d’évangélisation. Savoir que dans cette œuvre, que vous accomplissez dans des circonstances difficiles, Dieu a toujours l’initiative « nous permet de conserver la joie devant une mission aussi exigeante » (Evangelii gaudium, n. 12). Cette joie trouve sa source dans la rencontre personnelle avec le Christ et dans l’accueil de son message de miséricorde. C’est une exigence première pour les évangélisateurs qui ont pour mission de favoriser cette rencontre du Seigneur avec les hommes et les femmes auxquels ils sont envoyés.

Chers Frères, votre pays traverse depuis plusieurs années une période difficile, et il connaît de graves difficultés socio-économiques. Vous avez exhorté l’ensemble de la société à se reprendre en vue de construire un avenir nouveau. Je ne peux que vous encourager à prendre toute la place qui est la vôtre dans ce travail de reconstruction, dans le respect des droits et des devoirs de chacun. Et il est important que vous mainteniez des relations constructives avec les Autorités de votre pays. La recherche de l’unité, de la justice et de la paix vous incombe pour mieux servir votre peuple, en refusant toute implication dans des querelles politiques au détriment du bien commun. Que votre parole et vos actes manifestent toujours votre communion profonde entre vous ! 

Dans cette perspective, je veux saluer l’engagement irremplaçable de vos diocèses dans les œuvres sociales. En effet, il y a une connexion intime entre évangélisation et promotion humaine. Celle-ci doit s’exprimer et se développer dans toute l’action évangélisatrice (cf. Evangelii gaudium, n. 178). Je vous encourage donc à persévérer dans l’attention que vous portez aux pauvres, en soutenant, matériellement et spirituellement, tous ceux qui s’y consacrent, en particulier les Congrégations religieuses que je remercie de grand cœur pour leur dévouement et pour le témoignage authentique qu’elles rendent à l’amour du Christ pour tous les hommes. Je vous invite aussi à interpeller sans crainte l’ensemble de la société malgache, et en particulier ses responsables, sur la question de la pauvreté, qui est due en grande partie à la corruption et à un manque d’attention au bien commun.

L’éducation est aussi pour vous un sujet d’efforts considérables, et je sais tout le bien que fait l’école catholique aux jeunes et à leurs familles, par son action évangélisatrice. L’apport intellectuel, culturel et moral qu’en reçoit l’ensemble de la société malgache est considérable. Il convient aussi d’essayer de faire en sorte que le plus grand nombre possible d’enfants, y compris des familles les plus modestes, puisse être scolarisé, alors qu’en raison des difficultés économiques beaucoup de parents n’en ont plus les moyens. De même, je vous invite à œuvrer pour qu’une présence chrétienne puisse être assurée dans les établissements publics. Puissent les chrétiens engagés dans le monde de l’éducation contribuer à former aux valeurs évangéliques et humaines les jeunes générations qui seront aussi les cadres de la société à venir !
Dans votre message de clôture de l’Année de la Foi, vous avez regretté la perte de la vraie fihavanana, cette manière de vivre propre à votre culture, qui favorise l’harmonie et la solidarité entre Malgaches. Les valeurs que le Créateur a insufflées dans votre culture doivent continuer à être transmises en les illuminant de l’intérieur par le message évangélique. Ainsi la dignité de la personne humaine, la culture de la paix, du dialogue et de la réconciliation pourront retrouver toute leur place dans la société en vue d’un avenir meilleur.

Vous avez mis en œuvre, dans vos diocèses, un programme de formation à la vie et à l’amour, ambitieux et très dynamique. Je ne peux que vous encourager à persévérer dans cette voie, même si cela semble aller à contre courant de la mentalité actuelle. La préparation au mariage doit, autant qu’il est possible, être approfondie. Alors que de nombreuses menaces pèsent sur la famille, cellule vitale de la société et de l’Église, celle-ci « a besoin d’être protégée et défendue, pour qu’elle rende à la société le service qu’elle attend d’elle, c’est-à-dire lui donner des hommes et des femmes capables d’édifier un tissu social de paix et d’harmonie » (Africae munus, n. 42). De plus, les familles ont besoin plus que jamais d’être soutenues sur leur chemin de foi. Puissent-elles trouver persévérance et force dans la prière, l’écoute de la sainte Écriture et les sacrements !

Face aux nouveaux défis dans le domaine interreligieux, il me semble urgent de développer, et même parfois d’initier, un dialogue lucide et constructif, afin de garder la paix entre communautés et de favoriser le bien commun. Mais surtout, je vous invite à ne jamais douter du dynamisme de l’Évangile ni de sa capacité à convertir les cœurs au Christ ressuscité, et à conduire les personnes sur le chemin du salut qu’elles attendent au plus profond d’elles-mêmes.

Pour cela il est nécessaire que la foi dont témoignent les chrétiens soit vécue au quotidien. La vie doit être en cohérence avec la foi pour que le témoignage soit crédible ; aussi je vous invite à susciter dans vos communautés, à tous les niveaux, un travail d’approfondissement de la foi pour la vivre de manière toujours plus vigoureuse. Cette invitation s’adresse d’abord au clergé et aux personnes consacrées. Le sacerdoce comme la vie consacrée ne sont pas des moyens d’ascension sociale, mais un service de Dieu et des hommes. Une attention toute particulière doit être portée au discernement des vocations sacerdotales et religieuses aussi bien dans les diocèses que dans les divers Instituts de vie consacrée. La chasteté et l’obéissance sont à considérer avec très grande estime, il vous revient de le rappeler sans cesse ; ces vertus doivent être présentées et vécues sans ambigüité par les formateurs dans les séminaires et les noviciats. Il en est de même pour le rapport aux biens temporels et à la prudence dans leur gestion. Le contre témoignage en ce domaine est particulièrement désastreux en raison du scandale qu’il provoque, en particulier face à une population qui vit dans le dénuement.

Vous avez aussi le devoir de vous faire proches et de porter une grande attention à la vie et à la situation de chacun de vos prêtres, dont les conditions de vie sont parfois très dures, en raison de la solitude, du manque de moyens, de l’ampleur de la tâche, et qui se trouvent particulièrement exposés. Je les assure de mon estime et de mes encouragements dans leur mission, afin qu’ils soient des pasteurs selon le cœur de Dieu, proches des fidèles et soucieux de leur annoncer la Parole de vie. Chers Frères Évêques, aimez vos prêtres, aidez-les à vivre en union intime avec le Christ ! La communion entre vous et votre presbyterium est une source de joie et de fécondité dans l’annonce de l’Évangile.

Que le Seigneur continue de répandre sur vous ses grâces de lumière, de courage et de force ! Pour ma part je vous engage à vivre toujours dans l’espérance qui nous vient de la présence du Ressuscité et je vous redis mon affection fraternelle. Je confie chacun de vous, ainsi que tous vos diocésains, à la protection et à l’intercession maternelle de la Vierge Marie et je vous donne de tout cœur la Bénédiction apostolique.




Le GTT INTERNATIONAL, collectif de la diaspora malagasy, dont le siège est à Genève (CH), poursuit un double objectif: la restauration de l'Etat de droit et le rétablissement de la Démocratie à Madagascar. Il prône et oeuvre pour la liberté d'expression, la prise de conscience citoyenne et la mise en place d'une vraie démocratie dont l'exigence première est la tenue d'un processus électoral inclusif, libre et transparent ".