Communiqué de presse
MADAGASCAR
EPU 2010 - 2015: Un pays en perpétuelle détresse
Madagascar fait actuellement
l’objet de l’Examen Périodique Universelle devant le Conseil des Droits de
l’Homme à Genève. A ce titre, nous nous devons d’attirer l’attention du monde
entier sur les réalités qui prévalent sur place, car parmi les nombreuses
recommandations émises par le Conseil en 2010, peu ont été réalisées à l’heure
actuelle.
Après
une longue période de Transition de 5 ans, suite au violent putsch du 17 mars
2009, et à la faveur d’élections exclusives entachées de fraudes massives, Madagascar
est gouverné par un régime qui, à bien des égards, se situe dans la continuité
de la Transition. Plusieurs
personnalités ayant participé de près ou de loin au putsch et figurant dans la
liste 109 sanctionnées dressée par l’Union Africaine, font partie intégrante du
pouvoir actuel. M. Rajaonarimampianina lui-même, rappelons-le, a été ministre
de l’Economie et des Finances entre 2009 et 2013 et, à ce titre, en
grande partie responsable de la situation désastreuse que connaît le pays
actuellement :
·
L’insécurité
humaine est permanente. Il n’y a pas un
jour où les médias ne parlent d’assassinats, de vols, d’agressions. Le nombre
de victimes ne cesse d’augmenter en raison des attaques à main armée de plus en
plus violentes et qui tendent à se généraliser dans tout le pays ;
·
Prolifération
très inquiétante d’armes depuis la crise de 2009 qui alimentent dangereusement
le climat d’insécurité ;
·
la
pauvreté est extrême avec 9 malgaches sur 10 qui vivent avec moins de 2USD par
jour. La situation risque de s’aggraver en raison de l’augmentation récente et
importante des prix des PPN ;
·
le
système d’éducation et de santé est en ruine ;
·
pillage
des ressources nationales notamment les bois de rose et les ressources
minières ;
·
la
corruption est généralisée et l’impunité est la règle ;
·
le
totalitarisme et l’autoritarisme sont érigés en mode de gouvernance pour
avoir la main mise sur les biens et deniers publics. Très récemment, un haut
fonctionnaire de l’Etat, le Directeur Général du Trésor en a fait les frais et est
limogé pour refus d’obtempérer ;
·
le
climat social est délétère avec les foyers de grèves qui se multiplient (greffiers,
trésor, service foncier, enseignants chercheurs, agents pénitentiaires).
Par
ailleurs, on relève toujours les violations flagrantes en matière des Droits de
l’Homme et de libertés démocratiques, à savoir :
- la
situation des prisonniers politiques toujours en liberté provisoire (LP)
n’est pas claire ;
- Le président Ravalomanana reste toujours
otage du régime. Il est assigné à résidence et n’est libre de ses
déplacements ni de ses interventions publiques ;
- les opérations de lutte contre les voleurs de Zébus (Tandroka et Coup
d’arrêt) dans le sud du pays se sont soldées par de véritables massacres
extrajudiciaires et arbitraires (plus d’un millier de victimes civiles entre 2012 et
septembre 2014, selon la presse), de pillages de biens privés et ce, sans que les auteurs ne
soient inquiétés et sans qu’une enquête ne soit ouverte. Notons que des vieillards, des femmes et des
enfants faisaient partie des victimes. Derrière ces actes criminels se
cache une politique d’accaparement des terres, le Sud étant réputé par
l’importance de ses ressources minières ;
- le musèlement des médias. La liberté d’expression est toujours confisquée et les manifestations pacifiques sont violemment réprimées. En juillet 2014, deux journalistes ont été arrêtés pour diffamation. En janvier 2015, le journaliste Mamisoa Andriantsalama a été arrêté et torturé à mort par l’Emmo-Reg (membres de l’Armée, de la Gendarmerie et de la Police) lors d’une manifestation contre le délestage à Toamasina. La presse en général ne jouit pas d’une totale liberté.
Au vu de ce qui précède, force est donc de constater que la situation n’a guère évolué depuis 2010. Au contraire, elle s’est empirée, faisant de Madagascar un des pays les plus pauvres en l’espace de 6 ans ! Nous appelons la Communauté Internationale à prendre ses responsabilités face à un régime qui présente les pires caractéristiques d’un régime totalitaire, un régime qui méprise et appauvrit son peuple.
Genève, le 18 mars 2015
GTT– Collectif des Patriotes Malagasy
15, rue des Savoises - 1205 Genève - CH
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